Le Péché
Les lecteurs de Livres Critique connaissent bien Zakhar Prilepine : après Pathologies qui nous a ouvert les yeux sur la guerre de Tchétchénie, après Je viens de Russie, donnant à voir la réalité du grand voisin oriental, les éditions des Syrtes ont eu l'excellente idée de rééditer Le Péché, un recueil d'onze nouvelles - dont deux inédites - qui offrent un condensé spontané de ses émotions, de ses coups de sang ou de ses intuitions. Dans des pages largement autobiographiques, il décrit des scènes familiales pleines de poésie, évoque son amour des animaux ou bien dévoile sa vie de couple. On ne cesse d'être ébloui par la prose limpide de ce "lyrique cannibale" ( p. 120) débordant d'ardeur, d'humour et de tendresse mêlés. Bref, ce livre peuplé de personnages attachants est un vrai régal !
Présentation de l'éditeur :
"Le Péché de Zakhar Prilepine est une gourmandise littéraire. Visiblement, il s’est fait une joie de rassembler dans ce recueil les textes dans lesquels il pouvait s’arrêter davantage sur le héros de sa prose : un jeune trentenaire, plein de force et de volonté de vivre en proie avec laréalité russe. Défini par son auteur comme « un roman en nouvelles », Le Péché tourne autour d’un même axe : le personnage de Zakhar.
Les onze nouvelles et l’ensemble de vingt-trois poèmes qui le constituent sont autant de fragments de la vie du héros : ils se succèdent, non dans un ordre chronologique, mais dans celui qu’impose la mémoire, lorsqu’elle se plait à donner de la force et de la brillance à demenus faits de notre vie, en apparence insignifiants, et épars dans le temps.
Tour à tour adolescent en vacances à la campagne, chez ses grands-parents, où il éprouve ses premiers émois sexuels pour sa jeune cousine, maman d’un petit garçon de trois ans, puis videur dans une boîte de nuit, joyeux fossoyeur dans un cimetière, qui se soûle gaiement avec ses compagnons après les enterrements, toujours il promène un regard tendre, étonné,émerveillé et plein d’humour sur le monde. Et sur cette Russie tant aimée, bien que tout y soit glacé et que les saisons y aient toujours un goût de neige. Cette Russie souvent dure, brutale, intolérable, qui le fait souffrir mais pour laquelle il ne cesse de se battre."