Livres Critique

Blaise Cendrars / Raymone Duchâteau. Correspondance 1937-1954.

 

 

 

 

    Les éditions Zoé poursuivent avec passion la publication des lettres de Cendrars déjà évoquée dans nos colonnes ( Blaise Cendrars / Henry Miller 1934-1959 Je travaille à pic pour descendre en profondeur. )  Sans paraphraser Miller,  la correspondance  avec Raymone, l'épouse de Cendrars demeurée à Paris, me semble constituer une déflagration. Pourquoi ? Nous sommes  plongés dans la vie quotidienne d'un grand bonhomme au temps de l'occupation. Le lecteur/voyeur apprend tout de sa vie personnelle et du métier qu'il exerce ( "Drôle de métier que celui d'écrire ! (...) je voudrais tant vivre de mes livres sans être obligé de recommencer le journalisme" ) ( p. 183 et 248 ). Il suit  le travail de l'écrivain et l'élaboration des projets, notamment celui, avorté, qu'il voulait dédier à "La Carissima" ( Marie-Madeleine qui aurait, selon la tradition, vécu en Provence ). " Une vie de labeur et d'attente" dans le sillage d'éditeurs lointains. Une vie difficile à endurer du fait des privations et de l'absence de l'être aimé. Ces lettres n'offrent pas seulement   un agenda précis des moindres faits et gestes de Blaise Cendrars durant son séjour à Aix-en-Provence. Celui qui voulut dévorer le monde s'y révèle pleinement, si bien que le lecteur sort de ce singulier voyage proprement ébloui. 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

 

"Près d’un siècle nous sépare à présent du jour où Blaise Cendrars (1887-1961), et la jeune comédienne Raymone Duchâteau (1896-1986), se sont rencontrés à Paris, le 26 octobre 1917. Blaise, en pleine déshérence depuis la perte de son bras droit sur le front de Champagne, aussitôt foudroyé d’amour ; Raymone, quant à elle, lui refusant d’emblée et à jamais, ce qui, le lui eût-elle accordé, l’aurait peut-être détaché d’elle. Tous deux furent néanmoins unis quarante-trois années durant par un amour tout à la fois impossible et nécessaire – platonique, mystique, démoniaque, insondable – : ils forment assurément l’un des couples les plus extraordinaires de la littérature du XXe siècle.

            Voici réunies, pour la première fois, les lettres qu’ils ont échangées à diverses époques de leur vie. L’essentiel de leurs échanges épistolaires prend place dans les années quarante. Sous le coup de la Seconde Guerre venue réveiller le souvenir de la Première, l’engagé volontaire de 14-18 entreprend, réfugié dans la cuisine du 12, rue Clemenceau à Aix-en-Provence, la rédaction de trois des quatre volumes de ses « Mémoires » : le grand œuvre qui le ramènera sur le devant de la scène littéraire. Confidente des minutes de cette vie solitaire ponctuée de difficultés matérielles, Raymone reçoit quotidiennement des nouvelles à elle seule réservées.

       Exceptionnelle, du fait du lien capital qui unit ses deux protagonistes, cette correspondance l’est aussi par sa triple portée – l’Histoire, l’amour et l’écriture. Le lecteur s’y plongera comme on s’immerge dans une partition où le bruissement d’une destinée singulière se mêle à la rumeur du monde, et la petite musique de l’individu quotidien aux rhapsodies de la création, dont elle nous livre, sur le mode intime, quelques-unes des clés les plus subtiles."

 

 

 

 

 

extrait du livre

 

 

 

 

 

 

Blaise Cendrars/Raymone Duchâteau. Correspondance 1937-1954.

Editions ZOE / Accueil - Editions ZOE

www.editionszoe.ch/

ISBN 978-2-88182-961-1 ; novembre 2015 ; 592 pages ;22 €uros.



21/01/2016
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