Blaise Cendrars / Henry Miller 1934-1959 Je travaille à pic pour descendre en profondeur.
Voilà un moment rare : la correspondance richissime de deux figures inouïes de la littérature se trouve enfin rassemblée pour notre plus grand plaisir. "Avec Cendrars, vous tombez sur le bon filon" affirmait l'auteur de Tropiques du Cancer, dans Les Livres de ma vie ( Gallimard, 1979 ) : "Cendrars s'esr maintes fois dressé sur mon chemin, aussi implacable qu'un tueur qui vous presse le canon de son revolver contre l'épine dorsale (...) Cendrars m'a mis k.-o. Non pas une fois, mais souvent. Et pourtant, je sais encaisser!! (...) Oui, mon cher Cendrars, non seulement vous m'avez arrêté, mais vous avez arrêté la pendule. Il m'a fallu des jours, des semaines, parfois des mois, pour me remettre de ces assauts avec vous."
Un "homme-baleine", un "melting pot" à lui tout seul ou bien " un homme à la gueule inoubliable" : voilà encore comment Miller évoquait Cendrars.
Quant à l'auteur de Bourlinguer, il rivalisa d'enthousiasme avec son âme soeur, saluant ainsi Tropiques du Cancer : "Livre royal, livre atroce, exactement le genre de livres que j'aime le plus..." ( Article intitulé Un écrivain américain nous est né, p. 287 ).
Les éditions Zoé s'honorent d'avoir publié cette formidable correspondance en l'agrémentant d'illustrations, d'articles inédits et d'une préface fort intéressante de Jay Bochner.
Il n'y a pas à dire : cet échange éclairé est une mine de sens pour les jeunes, les moins jeunes, bref, pour tous ceux qui veulent vivre leur vie, aujourd'hui !
Présentation de l'éditeur :
"Dès 1934, Blaise Cendrars (1887-1961) a précieusement conservé les multiples lettres envoyées par son ami Henry Miller (1891-1980), et ces enveloppes aériennes américaines, couvertes d’encres verte, rouge ou noire ont reçu réponse jusqu’à Big Sur, en Californie. Cette relation à l’écrivain américain fait partie des rares amitiés littéraires de Cendrars, lui qui avait révélé dès 1935 le caractère fondateur de Tropic of Cancer.
La plume de ces deux géants de la littérature du XXe siècle court par-delà l’océan durant vingt-cinq ans, à un rythme très régulier. En toute liberté de ton et de forme, les lettres se composent au gré des humeurs, des rencontres, des phases d’écriture ou de lecture. Elles dessinent en filigrane une image de chacun moins rabelaisienne que celle, publique, qui a fait d’eux des doubles de leurs œuvres.
Reflet d’une profonde complicité, la correspondance que nous présentons est faite pour ravir, comme Cendrars l’imaginait déjà à propos de l’essai que Miller lui consacrait en 1951 : « Moi, ce qui me réjouit, c’est de me trouver avec vous sous la même couverture, comme si l’on faisait une bonne blague aux copains !…
En écho à la correspondance, la présente édition enrichit le dialogue des deux artistes avec quelques lettres adressées à des proches et, par résonance, elle met à disposition les textes d’hommage qu’ils se sont adressés, entre 1935 et 1956."
Blaise Cendrars Henry Miller Correspondance 1934- 1959
Je travaille à pic pour descendre en profondeur
Lettres présentées par Christine Le Quellec et Jay Bochner
Préface de Jay Bochner. Traduction de Miriam Cendrars.
Editions Zoé / Coll. Cendrars en toutes lettres
Prix : 27,50 €
Isbn 9782881828928 ; avril 2013 ; 345 pages.