Une journaliste ne devrait pas dire ça ?
"La vie de reporter vous expose à la vie des autres qui, à la longue, vous marque profondément" (p.348 )
Mémona Hintermann retrace les principales étapes de son parcours, depuis son enfance pauvre à La Réunion jusqu'à la couverture des guerres et sa nomination au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Revenant sur ses débuts en 1984, l'autrice évoque sa rencontre traumatisante avec Kadhafi dont elle refusa les avances lors d'une demande d'interview ( "I kill you ! I send somebody to kill you", p. 22 ). Son regard profondément humain se porte sur des figures marquantes comme Claire-Marie Séry ( "Ma mère ne savait ni lire ni écrire (... ) mais elle savait l'art de la guerre", p. 60 ), Marguerite Yourcenar, voire, de simples Français de l'intérieur à l'instar d'Estelle, chauffeur/livreur de béton. Bien placée pour révéler toutes les lacunes du système médiatique ("Etre préservée du formatage n'est pas un handicap", p.58 ), la journaliste chevronnée propose enfin des pistes de réflexion en vue d'une réforme de l’audiovisuel public. Ces pages débordantes de vie plaident en faveur d'un vrai journalisme débarrassé des égos et nourri d'éthique. Ce n'est pas tous les jours qu'on entend une telle voix, poignante, sans artifices et difficile à quitter.
Présentation de l'éditeur :
"Mémona Hintermann porte avec une rare liberté de ton, un double regard sur son métier de journaliste. Grand Reporter pendant une trentaine d’années dans les principales zones de conflits de la planète, elle livre depuis le terrain, «embarquée» ou au plus près des civils, un regard lucide. Puis, comme membre du CSA (2013-2019), elle parti- cipe aux nominations des dirigeants de l’audiovisuel public mènant une action sur l’ensemble du paysage audiovisuel - sanctions ou attributions de fréquences notamment, pendant son mandat de 6 ans.
Connaissant les défauts du système médiatique au cœur de la société française, elle livre à travers des témoignages de premières mains, et avec une parole libre, ses réflexions pour une réforme de l’audiovisuel public annoncé par le PR.
Mémona Hintermann n’a jamais baissé la tête. Elle ne mâche pas ses mots non plus : la réussite, la laïcité, les femmes. À travers l’exemplarité de son parcours, unique par sa diversité et sa longévité – 50 ans de carte de presse- celle qui fait partie de la génération des Grands Reporter pionnières, aborde sans tabou ni langue de bois, les questions politiques et sociales qui bousculent la France contemporaine."
L'auteure : Mémona Hintermann, née à La Réunion, a exercé la profession de Journaliste Grand Reporter pour France 3 (service étranger) jusqu'en janvier 2013, à sa nomination comme Membre du CSA. Lauréate de plusieurs prix, l'une des premières femmes françaises à devenir grand reporter, a couvert pendant près de 30 ans, la plupart des conflits du monde : chute du mur de Berlin, guerres en Yougoslavie, Moyen-Orient, Afghanistan, Yemen...Auteur à succès, elle publie chez J.-C. Lattès : Tête haute, (2006 / 42 000 ex vendus), avec son époux, Lutz Krusche, Quand nous étions innocents : Un amour franco-allemand, (2009 / 13 000 ex vendus), et Ils ont relevé la tête : Des histoires qui nous aident à vivre, (2010 / 10 000 ex vendus).
Une journaliste ne devrait pas dire ça
par Memona Hintermann
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