Trois saisons à Venise
"Venise est justement ce qu'il me faut : cette ville, à chaque millimètre, il lui vient quelque chose à l'esprit. Incroyable comme tout est à portée de main, comme tout est riche, bariolé, prodigue" ( p. 17 )
Et si nous visitions Venise avec le regard d'un artiste aux multiples facettes ? Ce journal ne se limite pas à nous familiariser avec un auteur soucieux de faciliter la diffusion de ses œuvres : "ondoyant et divers", il offre un tableau de la Sérénissime émaillé d'anecdotes et de traits d'humour. En nous confiant ses réflexions, l'auteur dresse un état des lieux de l' époque, qu'il s'agisse de vie sociale ou de relations avec ses amis éditeurs. Ce journal de voyage d'un genre malicieux parvient à nous enivrer de Venise, la ville de toutes les splendeurs.
Présentation de l'éditeur :
"En 2012, Matthias Zschokke passe trois saisons à Venise, invité par une discrète fondation suisse qui met à sa disposition un appartement au cœur de la ville. De sa résidence, il écrit quotidiennement à son frère, à sa tante de Palerme, à son éditeur, à sa traductrice, à une chanteuse d’opéra, à une directrice de musée, à son fidèle ami de Cologne, parmi d'autres de ses connaissances et relations professionnelles. Ces lettres par mail s’enchaînent comme un roman dense, drôle, désopilant même, qui donne à voir Venise à travers un kaléidoscope malicieux et philosophique.
Zschokke note, raconte, commente avec passion tout ce qu’il voit, entend ou sent. Les touristes ne le dérangent pas, ils sont amusants à observer, avec les murs et les canaux qu’ils longent, les piazzette où ils se serrent, les palazzi, les musées, le Lido, les ponts. Lui, le résident, zigzague à travers eux, relève leurs particularités avec une hilarité joyeuse. La beauté de Venise l’empêche de travailler, la déambulation continuelle devient une drogue d’où surgissent les scènes les plus mélancoliques et les plus humoristiques."
L'auteur :
Né à Berne en 1954, Matthias Zschokke a d’abord choisi une carrière de comédien avant d'embrasser trois autres activités artistiques, écrivain, dramaturge et cinéaste.
Ces trois professions, il les mène de front, "comme on assaille une forteresse, en attaquant de tous les côtés". Jour après jour, il se rend dans une usine désaffectée où il dispose d'un étage entier pour réfléchir au monde qui l'entoure. C’est là qu’il écrit six œuvres en prose, sept pièces de théâtre et trois films. Des œuvres que la critique, immédiatement séduite par son style reconnaissable entre mille, commente et encense abondamment, à commencer par Max, son premier roman, qui lui vaudra le Prix Robert Walser en 1981. Cinq ans plus tard, son talent du cinéaste lui vaut le Prix de la Critique allemande pour son film Edvige Scimitt. Puis en 1989, tandis que la prestigieuse revue théâtrale allemande Theater heute l’élit meilleur jeune auteur de l’année après la création de sa pièce Brut à Bonn, son second film, Der wilde Mann, se voit primé à Berne.
Prix Gerhard Hauptmann en 1992 pour sa pièce Die Alphabeten, et plus récemment, Grand Prix bernois de littérature pour l'ensemble de son œuvre, Matthias Zschokke n'a pourtant jamais été un auteur "en vogue". Son nid, c'est en marge des phénomènes de mode en tous genres qu'il a choisi de le faire et c'est de là qu'il observe le monde.
Trois saisons à Venise
( Die strengen Frauen von Rosa Salva ),
Par Matthias Zschokke
Traduit de l'allemand par Isabelle Rüf
Editions ZOE / Accueil - Editions ZOE
ISBN 978-2-88927-369-0 ; nov. 2016 ; 380 pages ; 22,50 €