Requins d'eau douce.
Devenu maître du roman noir Outre-Rhin, Heinrich Steinfest n’a pas son pareil pour scotcher le lecteur sur son fauteuil : une érudition à couper le souffle, un style baroque, quasi surréaliste, des protagonistes remarquablement caractérisés, truculents, pittoresques à souhait, des conseils de philosophie pratique à foison ( cf. : p.72 : « La tempête de sable s’était calmée, comme il en va de toute chose pour peu qu’on se montre patient ou qu’on modifie sa manière de voir » ), une finesse incroyable dans l’observation ( « C’était toujours l’impatience qui créait l’impression d’énigme », p. 98 ), tout y est , sans oublier la finesse psychologique ( On n’est pas loin de Freud : Lukastik, l'Inspecteur en Chef, a aimé sa propre sœur ). Cette exceptionnelle symphonie polaresque, à la fois spirituelle, pleine de réflexions pénétrantes, de rebondissements et d’intelligence – ahurit et édifie le lecteur à la fois. On en prend de la graine ( La sphère germanique n’est-elle pas le berceau du roman d’initiation ? ). Vous avez dit Requins d’eau douce par Heinrich Steinfest ? Attention, chef-d’œuvre ! Si vous vous en emparez, rien ne sera plus comme avant.
Présentation de l'éditeur :
"Un corps flotte dans une piscine au vingt-huitième étage d’un immeuble viennois : déchiqueté et unijambiste. Une minuscule prothèse auditive gît au fond du bassin. Aucune piste sérieuse en vue. L’homme aurait été tué par un requin, ce qui ressemble plutôt à une mauvaise plaisanterie. Richard Lukastik, de la police de Vienne, prend les choses en mains. À 47 ans, l’inspecteur passe pour antipathique mais irréprochable, retors et fou. Il se déplace en Ford Mustang or mat, n’écrase jamais ses cigarettes, dîne chaque soir d’une soupe chez ses parents, n’utilise pas de gants au sens propre comme au figuré, admire le philosophe Ludwig Wittgenstein dont il a toujours un livre en poche qu’il ouvre à l’occasion à n’importe quelle page pour trouver un sens à sa journée. L’enquête est à l’image de celui qui la mène : mordante et dubitative."
L'auteur : Né en Australie en 1961, d’origine autrichienne mais vivant à Stuttgart, Heinrich Steinfest est considéré outre-Rhin comme un auteur culte, quatre fois lauréat du prix du roman policier allemand.
Requins d'eau douce
par Heinrich Steinfest
Traduit de l'allemand ( Autriche ) par
Corinna Gepner
Editions Carnets Nord / Carnets Nord: Accueil
2011 ; Isbn : 9782355360473 ; 400 pages ; 20 €