Paris ( Notes d'un Vaudois )
"Il faut s'habituer à être seul et à se retrouver soi-même dans ce grand désert d'hommes qui vous nie". Une cité capable du meilleur et du pire, une aire de violents contrastes où sévit "l'aridité du coeur", le "produit d'une anti-civilisation" parsemée de clochards, mais aussi une ville jadis "montée sur tréteaux" (p.188 ) comme une sorte de "résumé des siècles " allant de " l'homme primitif (...) jusqu'à des ébauches de l'homme futur" (p. 135 ). Telle nous apparaît la ville lumière dans ce délicieux petit livre. Nombreuses considérations intemporelles à l'appui, l'auteur nous en apprend des tonnes sur une capitale où il résida jusqu'en 1938. Il faut absolument redécouvrir la prose simple et naturelle de Charles Ferdinand Ramuz. Amis lecteurs et lectrices, emparez-vous de ces notes : vous ne le regretterez pas.
Présentation de l'éditeur :
"En automne 1900, Ramuz s’installe à Paris. Il a 22 ans. Il en aura 59 lorsqu’il fera paraître ce livre fondamental dans son parcours d’écriture et de vie. Les années n’ont atténué ni la fraîcheur ni la précision des première impressions. Le tableau du Montparnasse au début du siècle est riche de couleurs et de personnages. Mais ce qui importe davantage, c’est la réflexion conduite par Ramuz sur la nature de la grande ville, son rôle de capitale historique et culturelle. Paris l’amène à traiter des sujets les plus divers : les arts, les modes et le snobisme, la langue, bien sûr, et l’écriture, mais aussi le monde du travail, la société, l’identité des provinces. Par-delà le souvenir se reflète ici l’image de tous ceux qui sont un jour montés à Paris. Pour le « petit Vaudois » qu’est Ramuz, la Suisse romande est une « province qui n’en est pas une », française par la culture, suisse par la politique. À la frontière entre essai et autobiographie, Ramuz réfléchit avec brio aux relations entre centre et périphérie"
L'auteur : Charles-Ferdinand Ramuz est né en 1878 à Lausanne, il fait des études de Lettres puis s’installe pour dix ans (1904-1914) à Paris où il fréquente Charles-Albert Cingria, André Gide ou le peintre René Auberjonois. Il finalise Aline (1905), écrit Jean-Luc persécuté (1909), Vie de Samuel Belet (1913). En 1914, Ramuz, encore considéré comme un écrivain du terroir à Paris, revient en Suisse et s’installe dans les vignes du Lavaux. Il rédige le manifeste des Cahiers vaudois. Cette revue, autant que maison d’édition, réunit les créateurs majeurs de Suisse romande (Cingria, René Auberjonois, Gustave Roud), mais aussi Romain Rolland ou Paul Claudel. Les Cahiers paraîtront jusqu’en 1919. Son oeuvre, pétrie de pessimisme et de fatalisme, est une longue série de variations sur l’amour et la mort, seuls sujets vraiment dignes d’être traités, de l’aveu de Ramuz. Ses audaces stylistiques lui valent le reproche de mal écrire « exprès ». Mais il n'est de loin pas partagé par tous: dès 1924, Grasset publie les livres de Ramuz et lui assure ainsi un succès auprès des critiques et du public. Entre 1929 à 1931, il dirige la revue Aujourd’hui. Dans les dernières années de sa vie, il s’essaie également à des textes politiques et autobiographiques, avant de s’éteindre à Pully en 1947. Son œuvre est aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade ( source : éditions Zoé ).
Paris (Notes d'un Vaudois)
Par Charles Ferdinand Ramuz.
Préface de Pierre Assouline.
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https://www.editionszoe.ch/
ISBN 978-2-88927-737-7 ; janvier 2020 ; 220 pages ; 10 €