Où sont les gens du voyage ?
"Le rejet massif de "l'accueil des gens du voyage" dans l'opinion publique explique en partie la lenteur et les disparités des réalisations d'aires d'accueil en France" (p.218)
"Comment peut-on prétendre accueillir, prendre soin et inclure dans des lieux majoritairement inhospitaliers, pollués et isolés ? Quel "vivre ensemble" comptez-vous obtenir en restreignant, en séparant et en regroupant une partie de la seule population aux seuls espaces indésirables?" (p.224)
Triste réalité...
Dans cette somme, William Acker ne se limite pas à dresser le déplorable bilan de l'arriération des mentalités à l'égard des Gens du Voyage. Nombreuses illustrations à l'appui, il recense les aires d'accueil existantes et témoigne de leur relégation hors des villes, souvent à proximité de nuisances environnementales... L'auteur renouvelle notre regard et nous offre un édifiant panorama socio-culturel. Cette enquête fouillée comble un manque de connaissance en même temps qu'elle dresse le tableau d'une grande agression sociale. L'occasion de remettre en question nombre d'idées reçues.
Présentation de l'éditeur :
"Ce n’est pas un hasard si les plus proches riverains de l’usine Lubrizol, partie en fumée toxique fin septembre 2019 à Rouen, étaient les habitant·es de l’aire d’accueil des « gens du voyage » de Petit-Quevilly. Partout en France, les lieux « d’accueil » attribués aux personnes relevant de cette dénomination administrative se trouvent à l’extérieur des villes, loin de tout service, ou dans des zones industrielles à proximité de diverses sources de nuisances. Constatant l’absence de chiffres opposables aux pouvoirs publics sur l’isolement de ces zones et leur rôle dans les inégalités environnementales, William Acker a décidé de les recenser, département par département.
La première partie de cet ouvrage analyse le contexte historique, sociologique et politique de ces communautés et du rapport que l’État entretient avec elles. La seconde partie est l’inventaire exhaustif et cartographié des aires d’accueil. Cet inventaire s’appuie sur des critères précis et factuels comme la distance et la durée de trajet de la mairie à l’aire, la proximité immédiate de zones habitables ou de zones à risque sanitaire ou écologique (centrale nucléaire, déchèterie, usine, station d’épuration, etc.).
C’est un travail inédit qui permet de mettre en lumière, d’une part, l’antitsiganisme diffus dans toutes les strates de notre société et, d’autre part, l’encampement moderne de toute une partie de la population invisibilisée de l’espace et du débat publics. Les « gens du voyage » sont en première ligne d’un des grands enjeux de lutte du XXIe siècle : le racisme environnemental."
L'auteur : William Acker est juriste et issu des communautés dites des « gens du voyage ». Depuis 2019, il mène et participe à plusieurs projets de recherche en lien avec les politiques publiques d’accueil des gens du voyage, la lutte contre l’antitsiganisme (la voix des Rroms et ERGO Network) et la documentation des pratiques professionnelles des femmes d’origine romani (Mucem).
L'inventaire et le travail de William Acker sont disponibles intégralement et mis à jour grâce au travail de Philippe Rivière sur le site visionscarto.net.
Où sont les gens du voyage ?
Inventaire critique des aires d'accueil.
Par William Acker
Editions du Commun.
https://www.editionsducommun.org/
Isbn : 9791095630395 ; avril 2021 ; 448 pages ; 18 €