Maid.
"Dans ce monde là, vous ne pouvez compter sur rien - les voitures, le logement, les hommes, rien n'est jamais acquis" (p.11). Barbara Ehrenreich, ex-journaliste infiltrée chez les pauvres, annonce la couleur dans sa préface. Les mères célibataires employées comme femmes de ménage affrontent des situations quasiment insupportables : confrontées au "mépris de classe", brisées par la fatigue physique et émotionnelle permanentes, elles sont, par-dessus le marché, "considérées comme des fantômes" (p. 193). Stéphanie Land nous offre un témoignage saisissant sur la honte d'être pauvre et la précarité sévissant Outre-Atlantique. Ce document sur la vie sociale aux Etats-Unis se double d'un livre sincère, vivant et chaleureux en dépit des situations décrites.
Présentation de l'éditeur :
"Il est arrivé qu’un écrivain devienne femme de ménage.
Pour vivre de l’intérieur une condition sociale qui n’était pas la sienne, et pouvoir témoigner, dénoncer les conditions de travail indignes, les horaires inhumains, mettre sa plume au service de celles que personne n’écoute.
Ce fut le cas de Florence Aubenas, et de Barbara Ehrenreich qui signe la préface de ce livre.
Mais il arrive – plus rarement – que ce soit l’inverse.
Qu’une femme de ménage devienne écrivain.
Au début de ce récit, Stephanie Land est la mère d’une petite fille de deux ans et, pour vivre, elle nettoie des maisons auxquelles elle s’amuse à donner des noms romanesques : la Maison du Clown, la Maison Porno, la Maison Triste, la Maison de la Femme qui entasse…
À la fin, sa fille a sept ans et s’apprête à lui sauter au cou pour la féliciter : Stephanie va recevoir son diplôme de création littéraire de l’université de Missoula. Montana.
Entre les deux, Stephanie a briqué, balayé, frotté, rangé, et vu l’envers du décor de l’Amérique triomphante. Elle a aspiré la poussière chez les autres, et aspiré à devenir quelqu’un d’autre.
Elle raconte."
L'auteure : Née en 1978 et issue de la classe moyenne américaine, Stéphanie land a basculé dans la précarité après une séparation. Sa confrontation avec l'univers des riches dont elle nettoyait les maisons, mais surtout avec les services sociaux, autorisés à surveiller et remettre en cause ses moindres faits et gestes, l'a conduite à tenir un blog plein de verve qui a rapidement attiré l'attention du Huffington Post et de Vox. Best-seller aux Etats-Unis, son livre est en passe de devenir une série pour Netflic. Mieux : Stéphanie se bat actuellement pour qu'un exemplaire atterrisse sur le bureau de chaque membre du Congrès... et soit lu.
Maid
Par Stéphanie Land
Préface de Barbara Ehrenreich
Traduit de l’anglais
(États-Unis) par
Christel Gaillard-Paris
https://www.editions-globe.com/
EAN : 978-2-211-30507-5 ; oct. 2020 ; 336 pages ; 22 €