Le Carré des Allemands. Journal d'un autre.
Dans ce récit à la première personne, haché et sombre à la fois, Jacques Richard nous transporte au pays de son histoire et de ses émotions. A la lisière du souvenir et du rêve, il mêle sa vie à celle de son père, engagé du mauvais côté à 17 ans : nous entrons dans le vif du passé, le souci du fils étant d'interpeller et comprendre les errements paternels ( par ex. : " Quand on est pauvre, on devient méchant..." ) L'auteur affectionne le clair-obscur et les élans quasi-romantiques, notamment sur l'identité ( "Nous sommes dans un jeu de miroirs, de fragments où personne ne se voit tout entier" (...) " Ceux qui vivent sous nos yeux, déjà, nous sont si mystérieux, tellement indéchiffrables," p. 15 et 57 ). Tel Adalbert von Chamisso, il pourrait dire : "Je ne suis nulle part de mise, je suis partout étranger". Reste que Jacques Richard nous offre un texte novateur, au carrefour de la langue parlée, de la poésie et de la préciosité ( "Que personne ne me sache ni ne voie qui je suis", p. 106 ). Il parvient à dépasser le réel en faisant réfléchir aux limites de la condition humaine. Livre refermé, on reste marqué par l' étonnante densité du texte.
Présentation de l'éditeur :
"C'est un portrait double que dresse en cinq carnets brefs celui qui dit « je » dans cet étrange et envoûtant roman. Le fils parle de son père : « Qu'a-t-il fait à la guerre, Papa ? – Il s'est engagé à dix-sept ans. Il ne faut pas parler de ça. » Et à travers le père, le fils parle aussi de lui : « Tous les moi que je suis, enchâssés l'un dans l'autre depuis le tout premier. » Au fil de phrases courtes saisies entre des silences, s'écrit l'histoire d'un homme, ni pire ni meilleur que tant d'autres, happé par l'Histoire, entraîné à tuer sans savoir s'il a vraiment choisi. Ce « Journal d'un autre » pourrait bien être le « Journal de tous les autres » et ce n'est pas la moindre prouesse de ce livre dense et poignant."
L'auteur : Né à Bruxelles en 1951, de père français et de mère flamande, Jacques Richard a passé son enfance en Algérie. Il est devenu peintre après avoir fait en Belgique des études de musique et de peinture. Il a publié deux recueils de nouvelles et deux récits, dont Petit Traître, finaliste du Prix Rossel 2012 et Prix Franz de Wever de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Le Carré des Allemands est son premier roman.
Le Carré des Allemands.
Journal d'un autre.
par Jacques Richard
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Isbn : 978-2-7291-2239-3 ; février 2016 ; 145 pages ; 17 €uros