Livres Critique

La Zone d'inondation

 

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    «La Zone d’inondation s’appuie dans une large mesure sur des impressions personnelles. Au cours de mon enfance, il m’arrivait d’aller au réservoir d’eau de Krasnoïarsk, et je n’oublierai jamais ce tableau de ma barque qui navigue loin, loin du rivage et depuis laquelle, sous la masse des eaux, on aperçoit des arbres dressés. Ou encore la route qui disparaît sous l’eau… Ensuite, au milieu des années 1980, on a commencé à remplir le réservoir de Saïansk et, dans ma Touva natale, on a vu le transfert de toute une ville, Chagonar, dans un autre lieu. Il y avait des larmes, les maisons brûlaient, beaucoup n’ont pas voulu aller vivre dans ce nouvel endroit et sont partis chercher un emploi dans la capitale Kyzyl, où je vivais alors… Plus tard, mais cette fois-ci sur la Volga, j’ai vu des clochers qui émergeaient de l’eau du réservoir de Rybinsk.» ( Extrait d'une interview de l'auteur parue dans   «Nasha Gazeta» )

 La Zone d'inondation retrace, en effet, l’histoire de la centrale de Bogoutchany, sur la rivière Angara, près d’Irkoutsk, en Sibérie. Elle devait être mise en service dans les années 1970, mais fut abandonnée avant d'être reprise par l'économie privée au début du XXIe siècle.

A la lisière du reportage et de la fiction, Roman Sentchine rend compte  du démantèlement d’un village de la taïga ; témoignages et anecdotes à l'appui, il souligne les conséquences néfastes sur la vie des habitants :   déracinement,  solitude,   perte de repères et sentiment de déchéance sonnent le glas de la forte convivialité villageoise.   Lecture faite, on  reste conquis par le regard tendre et protecteur de Roman Sentchine. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

 

"Dans la région de Krasnoïarsk, au sud de la Sibérie, un investisseur privé décide de terminer la construction d’une centrale hydroélectrique ; l’électricité sera vendue à la Chine. Un immense territoire est voué à disparaître sous les eaux.

 Roman Sentchine raconte l’histoire simple des femmes et des hommes qui subissent les fléaux de l’injustice, de la bureaucratie et de la corruption, et doivent quitter leurs villages et leur campagne fertile. Ce roman basé sur une histoire vraie (la construction du barrage de Bogoutchany sur l’Angara entre 2008 et 2012) convoque divers personnages, parfois fatalistes, parfois révoltés, toujours touchants : la journaliste Olga, qui récolte des informations sur les habitants relogés de force et n’obtiendra que le silence ; Alexeï, le chef de l’administration du village, qui se bat pour que le cimetière, voué à être inondé, soit transféré en ville ; le vieil Ignati, qui raconte à son petit-fils Nikita la vie qu’ils menaient avant, et les traditions perdues…

La Zone d’inondation restitue avec une précision bouleversante les gestes du quotidien, la parole, la vie sociale, la vision du monde, les bonheurs et les malheurs d’une poignée de villageois destinés à se fondre dans la ville, et qui semblent soudain prendre conscience d’eux-mêmes."

 

 

 

 

 

 

 

 

L'auteur : Roman Sentchine est né en 1971, dans la république de Touva. En 1993, sa famille s’installe dans la région de Krasnoïarsk, dans une situation très précaire. Sentchine termine des études à l’Institut de littérature en 2001 ; il est considéré comme l’un des représentants du nouveau réalisme russe. Ses romans, traduits dans de nombreuses langues, reçoivent un accueil enthousiaste du public russe, et ont été récompensés par de nombreux prix littéraires. Les Eltychev, le premier roman de Sentchine traduit en français (Noir sur Blanc, 2013), et La Zone d’inondation ont figuré sur la liste des plus grands prix russes (National Bestseller, Booker Prize russe, Bolchaïa Kniga).

 

 

 

 

 

La Zone d'inondation

par Roman Sentchine

Traduit du russe par  Maud Mabillard

Editions Noir sur Blanc

Bienvenue sur le site des Éditions Noir sur Blanc

www.leseditionsnoirsurblanc.fr/

ISBN 978-2-88250-438-8 ; sept. 2016 ; 368 pages ; 22 €uros



05/01/2017
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