La note américaine. L'histoire des meurtres amérindiens à l'origine de la création du FBI.
Après la découverte de pétrole sur leur terre en Oklahoma, les membres de la tribu Osage devinrent immensément riches. Aussi de "bons Américains" ne se limitèrent-ils pas à parquer les Amérindiens ou à tenter de les arracher à la vie communautaire. "D'impitoyables flibustiers de la mort", assistés d'acolytes aux dents longues, s'employèrent à les éliminer par tous les moyens ainsi que tous ceux ayant l'audace d'enquêter sur les meurtres. Comme l'explique David Grann, " il y eut une culture de l'assassinat (...) On en comptait des centaines et des centaines..." (p. 319). Le FBI reprit alors l'affaire qui devint l'une des premières et grosses enquêtes du bureau dirigé par John Edgar Hoover.
En décrivant les faits de façon minutieuse, David Grann révèle que de très nombreuses personnes furent finalement complices - "Mais qui n'a pas participé, au fait ?" - souligne-t-il . Comme pour les pogroms antisémites en Russie tsariste ou plus tard pour la chasse aux Juifs sous le nazisme, on ne comptait plus les assassins actifs, complices et/ou passifs. Ce "règne de la Terreur" annonçait, hélas, une longue série à venir, comme si les Etats-Unis ne parvenaient pas à s'affranchir de leur passé/péché originel.
Nombreux documents et photos d'époque à l'appui, David Grann a réalisé une enquête comme on les aime : fouillée, argumentée et maîtrisée. Rien d'étonnant à ce que Martin Scorsese ait décidé de retracer le drame dans son prochain film : The killers of the Flower Moon qui sortira au printemps 2018.
Présentation de l'éditeur :
"1921, les guerres indiennes sont loin. Leurs survivants ont, pour la plupart, été parqués dans des réserves où ils végètent, misérables, abandonnés à leur sort. Une exception à cette règle : le peuple osage. Il s’est vu attribuer un territoire minéral aux confins de l’Oklahoma. Or ces rochers recouvrent le plus grand gisement de pétrole des États-Unis. Les Osages sont millionnaires, roulent en voitures de luxe, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses universités et se font servir par des domestiques blancs. Le monde à l’envers.
Un jour, deux membres de la tribu disparaissent. Un corps est retrouvé, une balle dans la tête. Puis une femme meurt empoisonnée. Et une autre. Plus tard, une maison explose. Trois morts. Qui commet ces assassinats ? Qui a intérêt à terroriser les riches Osages ? Les premières enquêtes, locales, sont bâclées, elles piétinent. C’est pourquoi, après une nouvelle série noire, ce dossier brûlant est confié au BOI (Bureau of Investigation, qui deviendra le FBI en 1935). À sa tête, un très jeune homme. Son nom est Hoover, Edgar J. Hoover. Il veut deux choses. La première : faire toute la lumière sur cette sombre affaire, et il s’en donne les moyens, enquêteurs hors pair, méthodes rigoureuses de police scientifique, mise en fiche de la moindre information. La seconde : le pouvoir. Surtout le pouvoir. Et ce premier coup d’éclat va le lui offrir sur un plateau."
L'auteur : David Grann est né en 1967 à New York. Il collabore à de nombreux journaux (New York Times Magazine, The Atlantic, The Washington Post, The Wall Street Journal) et, depuis 2003, au New Yorker. La Cité perdue de Z (2010) a paru aux éditions Robert Laffont. Certaines de ses nouvelles ont paru aux éditions Allia: Un crime parfait, Le Caméléon, The Yankee Comandante, Chronique d’un meurtre annoncé, Trial by Fire.
La note américaine.
L'histoire des meurtres amérindiens
à l'origine de la création du FBI.
Par David Gran
http://www.editions-globe.com
Isbn : 9782211232890 ; à paraître le 7 mars 2018 ; 365 pages ; 22 €.