L'ecart
Dans ce premier roman, l'auteure nous entraîne à Londres et dans l'archipel des Orcades au nord de l'Ecosse, qu'elle nous fait découvrir avec enthousiasme. Arpentant ses îles comme on effeuille les pages d'une vie, elle revient sur sa solitude londonienne dévastée par le trou noir de l'alcool. Elle se plonge à corps perdu dans l'histoire du pays natal, s'intéresse aux gens et à la faune, découvre l'univers sous-marin, revit, en somme, au contact des éléments. Dans son combat contre l'alcool, l'auteure comprend que, si rien n'est jamais acquis, la répétition des petits combats quotidiens peut être source de victoire (« Je venais de comprendre que la sobriété pouvait me faire planer et que j'étais capable de vivre « à fond les manettes » sans la moindre goutte d'alcool. ») Ce témoignage ultra-poignant se double d' une plongée dans des paysages sauvages où l'on apprend à mieux déchiffrer la nature et ses bienfaits. On ne perd aucune miette de ce journal d'un retour à la nature qui se lit sans discontinuer.
Présentation de l'éditeur :
"Grande, fine, intrépide et avide de passion, elle vacille, tel un petit navire dans la tempête, elle hésite entre deux destins : se laisser emporter vers le sud, vers ce Londres qui brille, dans la nuit violente qui fait oublier le jour où l’on est trop seul, où tout est trop cher, où le travail manque.
Ou se fracasser contre les falaises de l’île natale, dans cet archipel des Orcades battu des vents dont la vie rude lui semble vide et lui fait peur.
Elle l’ignore encore mais il existe une troisième voie : écouter résonner l’appel qui la hante, qui vient toucher cette part d’elle assoiffée de grand large, de grand air, de grande beauté. Non pas rester mais revenir. Choisir.
Troquer la bouteille assassine contre une thermos de café fort, troquer l’observation narquoise et éperdue de la faune des nuits de fêtes tristes pour la contemplation des étoiles et des nuages, et l’inventaire des derniers spécimens de râle des genêts, un oiseau nocturne comme elle, menacé comme elle, farouche comme elle.
Sa voie s’appelle l’écart. C’est l’humble nom d’une bande côtière où les animaux sauvages et domestiques peuvent se côtoyer loin des regards, où folâtrent des elfes ivres d’embruns.
C’est le nom fier de son premier roman."
L'auteure : Surnommée « la femme du Roi caille » par les soixante-dix autres résidents de la petite île de Papay, Amy Liptrot est retournée à Orkney pour travailler avec la Société Royale de protection des oiseaux. Elle y enregistre et documente des informations sur le Roi caille – un oiseau rare et secret qui construit son nid dans les hautes herbes et fait le bruit d’une cuillère traînée contre un égouttoir à vaisselle. Elle est la lauréate du PEN Ackerley Prize 2017 et du Wainwright Prize 2016. L’Écart est son premier roman.
L'écart
par Anny Liptrot
Traduit de l'anglais par Karine Reignier-Guerre
Isbn : 9782211235402 ; août 2018 ; 336 pages ; 22 €uros.