Livres Critique

L'amour égorgé

 

 

 

    Traumatisé par "l'emprise poisseuse de sa mère "  (p.23), René Crevel trouva une famille dans le mouvement fondé par Tzara et Breton. "Les trois piliers de Dada, la révolte, l'humour et la dérision," lui ouvrirent  de nombreux horizons  artistiques, qu'il s'agisse de poésie ( " Le rôle du poète est avant tout de se mettre au service des libertés menacées" ) (p.143) ou  d'art ( "La grandeur de l'art se situe dans le piétinement, le tâtonnement, l'incertitude face à un modèle", Giacometti cité p. 217 ). Retraçant le  destin "égorgé" de l'ami d'Aragon et  Dali, Patrice Trigano détaille les  expériences et  questionnements surréalistes sur l'imaginaire, l'amour physique "une bataille qu'on ne gagne jamais" et la pesanteur des déterminismes  ( "René repensait à la montée de haine et d'intolérance, ignoble façon de faire passer le pire des poisons pour le meilleur des remèdes"...)  C'est à  une plongée hors du commun dans l'univers surréaliste que nous convie l'auteur. Contre la machine à enfouir de la modernité, il signe un livre subjuguant qui captivera les jeunes et les moins jeunes. Au-delà de la courte vie du poète René Crevel, ce texte, documenté sans être jamais docte, nous parle  de sens, d'amour  et de sagesse.   Goûtez  cet élixir intemporel : il  vous marquera de traces indélébiles.

 

 

Présentation de l'éditeur : 

 

 

"Un matin de juin 1914, à son réveil, René âgé de quatorze ans découvre le corps pendu de son père à la poutre centrale du salon de l'appartement familial. Ce traumatisme alimentera un besoin de révolte qui ne quittera pas le poète qu'il devint.
Tourmenté par sa bisexualité, tour à tour amoureux d'un peintre américain puis d'une jeune berlinoise adepte du triolisme, dégoûté par son corps atteint de tuberculose, René Crevel conjurait son mal de vivre en cherchant dans les abus de la drogue, du sexe, et des frivolités mondaines l'apaisement de ses maux. Jusqu'à son suicide en 1935 il rêva à une version régénérée du monde en devenant tour à tour membre du mouvement Dada, du groupe surréaliste et enfin du Parti communiste.
En une épopée passionnante, d'une plume alerte,Patrice Trigano  fait revivre les moments d'exaltation, les sentiments de craintes, d'angoisses, les douleurs morales et physiques de René Crevel. Il dresse une peinture des milieux intellectuels des années vingt et trente, alors que le fascisme était en embuscade, à travers des portraits saisissants des amis du poète:Gide, Nancy Cunard, Breton, Eluard, Aragon, Tzara, Cocteau, Dali, Giacometti." 

 

 

 

L'auteur :  Patrice Trigano a fait des études de philosophie et de droit avant de consacrer sa vie à l'art. Il est galeriste à Paris. Il a déjà publié, La Canne de saint Patrick (2010 , Prix Drouot) et Le miroir à sons (2011) aux Éditions Léo Scheer et aux Éditions de la Différence    : Une vie pour l'art (2006), À l'ombre des flammesDialogues sur la révolte (avec Alain Jouffroy, 2009), Rendez-vous à Zanzibar (correspondance avec Fernando Arrabal, 2010), L'Oreille de Lacan (2015). Suivent auxéditions Maurice Nadeau   Artaud-Passion (2016) et au Mercure de France Ubu-roi, merde ! (2018).

 

 

 

 

 

L'amour égorgé

Par Patrice Trigano

Editions Maurice Nadeau

Edition Maurice Nadeauhttps://www.maurice-nadeau.net/

Isbn : 2862312924 ; à paraître le 10 septembre 2020 ; 200 pages ; 18 €



16/07/2020
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