Koutiepov.
Ils furent près de 100 000 à rejoindre la France à partir de 1917. Rien ne fut simple alors pour ces "migrants" Russes blancs : nombre d'entre eux furent à la fois acteurs et victimes de leur histoire. Ce fut le cas, notamment, du général Alexandre Koutiepov, figure emblématique des combats de l'époque, brusquement enlevé en janvier 1930 par des agents soviétiques en plein Paris. Avec brio, Nicolas Ross retrace la biographie de cette personnalité connue pour son autorité morale : il livre, ce faisant, de nombreuses informations sur l’émigration russe blanche et éclaire le lecteur sur les étonnantes ramifications de l’espionnage soviétique. Richement illustré, ce recueil historique nous familiarise avec cette Russie blanche que le Kremlin s'ingénie désormais à réhabiliter, voire, à ancrer dans les repères identitaires. Le plus bel hommage rendu au général, explique l'éditeur, viendrait d'un agent soviétique complice de l'enlèvement : " Il était le principal générateur d’idées et le chef incontesté des officiers de l’émigration, surtout des plus jeunes. C’était une idole pour la jeune génération des officiers blancs ».
Présentation de l'éditeur :
" L'un des agents soviétiques qui avaient participé à l'enlèvement du général Koutiepov en janvier 1930 lui a rendu un bel hommage en affirmant qu'il était " le principal générateur d'idées et le chef incontesté des officiers de l'émigration, surtout des plus jeunes. C'était une idole pour la jeune génération des officiers blancs ". Et, de fait, dans la mémoire de l'émigration russe blanche, le général Koutiepov (1882- 1930) occupe une place bien à lui, à la fois unique et presque banale.
Sa personnalité semble largement se retrouver dans le type caractéristique de l'officier russe : amoureux d'une patrie idéale, proche de son peuple et de ses hommes et prêt à servir son pays avec simplicité et abnégation. La grande littérature russe, depuis Pouchkine, fourmille de personnages qui rappellent Koutiepov. Plus qu'un père ou un guide, comme le général Wrangel, il fut pour beaucoup de combattants blancs un frère aîné, auquel l'expérience avait apporté le discernement des choix de vie et qui entraînait tout naturellement à sa suite une jeunesse appelée par son sentiment du devoir à la lutte contre les bolcheviques.
Pendant la guerre civile, il y en eut d'autres comme lui. Mais en émigration il fut le seul. Simplicité, rigueur morale, courage, intelligence immédiate des situations et des faits concrets, autorité naturelle, constance, honnêteté scrupuleuse, amour viscéral du peuple russe, fidélité aux valeurs éternelles de la Russie - ce sont là les principales qualités que reconnaissaient à Koutiepov ses partisans et ses admirateurs.
Dureté, cruauté, intelligence terre à terre, naïveté, incompétence politique, goût exagéré de l'uniforme et des parades - tels sont, parmi d'autres, les défauts que soulignaient ses adversaires. Ces défauts, remarquons-le, sont largement compatibles avec les qualités que lui attribuaient ses amis."
L'auteur : Spécialiste de l’histoire russe, historien de l'émigration russe en France, Nicolas Ross est l’auteur de La Mort du dernier tsar, la fin d’un mystère? L’Âge d’Homme, 2001 et de Saint-Alexandre-Sur-Seine, l’église russe de Paris et ses fidèles des origines à 1917, Cerf, 2005.
Koutiepov.
le combat d'un général blanc : de la Russie à l'exil.
Par Nicolas Ross
editions-syrtes.com/
Isbn : 9782940523382 ; janvier 2016 ; 334 pages ; 23 €uros.