Hiver 1812
20 000 rescapés pour 700 000 soldats mobilisés au début de la campagne de Russie...Talonnés par les Cosaques après l'incendie de Moscou, les soldats de l'Empire subirent la Bérézina avant d'être réduits à la débrouille, au pillage et à la lutte contre le froid. Portant la lourde croix du soldat, ils n'eurent bientôt "qu'un objectif : sortir de ce damné pays" (p. 267). Le grand intérêt du récit de Michel Bernard ne se limite pas à témoigner de la débâcle de la "grande Armée" : il rend aussi compte de la résilience d'un adversaire parvenant à dominer ses adversaires au fil des jours. Comme l'expliquait Joseph Staline, " la terre russe ne peut être conquise : elle est trop vaste. " 1812, 1941, 2022... L'histoire serait elle condamnée à l'éternel retour ? Il faut absolument lire ce récit documenté et vivant qui - actualité oblige - résonne fortement en nous.
Présentation de l'éditeur :
"Le grand récit d'une retraite homérique.
Le 15 septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Dans la nuit, la ville s'embrase dans un océan de flammes. Après avoir longtemps espéré l'ouverture de négociations avec le tsar, la Grande Armée quitte la capitale ruinée le 19 octobre ; l'Empereur veut écraser l'armée russe et s'installer à Smolensk avant l'arrivée de l'hiver. Mais le froid et la neige sont en avance sur le calendrier. L'hiver russe surprend des troupes épuisées, sous-équipées, mal ravitaillées, embarrassées par leur butin, leurs blessés et leurs malades. La tragique retraite de Russie commence.
Michel Bernard raconte avec une rare maestria l'hallucinant voyage dans l'enfer blanc de la Grande Armée, en suivant l'itinéraire de onze hommes et une femme à travers la plaine enneigée, les collines verglacées, les forêts pétrifiées, au milieu des combats et du harcèlement des cosaques. Il raconte l'histoire de leur lutte quotidienne contre le froid extrême, le blizzard, la faim, la peur, le désespoir. Elle est comédienne ; ils sont officiers, sous-officiers ou soldats, diplomate (Caulaincourt), fonctionnaire et bientôt grand écrivain (Stendhal) ; ils se battent et avancent, passent monts et rivières, d'abord soutenus par le sens du devoir, puis par l'instinct de survie qui fait sauter cadres hiérarchiques, conventions sociales, et jusqu'aux repères moraux. Il n'y a plus d'armée, plus d'ami, mais le désir de s'en sortir, d'en finir avec une épreuve qui dépasse toutes les souffrances connues.
Napoléon est l'un de ces hommes. D'abord désorienté par l'évolution d'une campagne où rien ne s'est passé comme il l'escomptait, il s'efforce de sauver ce qui peut l'être quand s'annonce le désastre. Pour lui et son Empire, c'est le début de la fin ; pour les 20 000 survivants, vieillis, désabusés, l'âme marquée d'inguérissables blessures, " c'est encore la guerre et déjà, irrépressible, le temps du souvenir " (Michel Bernard)."
L'auteur : Michel Bernard est notamment l’auteur de « Le corps de la France » (2010), « Pour Genevoix » (2011),« les forêts de Ravel » (2015), « Deux remords de Claude Monnet ». Son livre « Le bon cœur » a recu les prix roman 2018 France Télévision »
Il a déjà publié chez Perrin « La Grande Guerres vue du ciel » et « Visages de Verdun » ainsi qu’une préface au « Napoléon » d’Elie Faure (Tempus).
Hiver 1812.
Retraite de Russie
Par Michel Bernard.
Editions Perrin
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Isbn : 9782262085810 ; oct. 2022 ; 295 pages ; 21 €