Ghetto de Venise. 500 ans.
1516 : les autorités de la Sérénissime décident de rassembler les Juifs dispersés dans la ville en un seul endroit, le "Geto nuovo", situé sur une île de Cannaregio. But de la manoeuvre : protéger la population de la soi-disante " perfidie hébraïque" liée à la pratique des prêts sur gages. On devra attendre l'arrivée de Napoléon Bonaparte en 1797 pour éliminer cette "marque de l'odieuse séparation" . L'universitaire Donatella Calabi narre l'évolution du quartier de façon très accessible et offre des clés indispensables pour comprendre les racines de la ségrégation. Reste que le Ghetto n’avait pas vraiment isolé les Juifs de Venise. Malgré les contraintes instituées au fil des siècles, ces derniers ne cessèrent jamais de travailler et circuler dans le reste de la cité.
En mobilisant des repères jusqu'ici épars, l'auteure offre une synthèse et un éclairage captivants. Au-delà des amoureux de la cité des Doges ayant été, comme l'auteur de ces lignes, fortement impressionnés par l'architecture des lieux, ce livre intéressera au plus haut point les passionnés d'histoire européenne et sociale. Quant aux futurs voyageurs, ils seront comblés !
Présentation de l'éditeur :
"29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit «Geto», à l’extrémité nord de la ville, sur une île encerclée par des canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, donneront désormais accès à ce lieu. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde. Aujourd’hui, 500 ans après, nous nous posons d’innombrables questions concernant cette mesure. Qu’est-ce qui l’a motivée? Comment la communauté juive l’a-t-elle acceptée? Était-elle d’ailleurs ressentie comme une contrainte ou comme s’inscrivant dans une politique générale de la République vénitienne vis-à-vis des communautés étrangères? Quelle a été la vie dans ce lieu de confinement durant les 300 ans qui ont précédé la suppression des portes par Napoléon?
Depuis l’institution du «lieu clos» jusqu’au processus d’assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile, et aussi la vie de la plus importante ville cosmopolite du bassin méditerranéen."
L'auteure : Donatella Calabi est directrice du Comité scientifique du Cinquième Centenaire de l’institution du Ghetto de Venise et commissaire de l’exposition sur le même sujet au palais des Doges (juin-novembre 2016). Elle a été professeur d’histoire urbaine à l’université IUAV de Venise de 1974 à 2014. Et aussi directeur d’études invitée, entre autres, à l’EHESS à Paris, à l’université catholique de Louvain, à la Duke University (Caroline du Nord), au MIT et à Harvard. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur Venise et sur les villes européennes de la Renaissance et du xixe - xxe siècle.
Ghetto de Venise. 500 ans.
Par Donatella Calabi
Traduit de l'italien par Marie-Georges Gervasoni
www.lianalevi.fr/
Février 2016 -14 x 21 cm - 176 pages
Cahier-photos en couleurs de 16 pages