Livres Critique

Décalcomanies

 

 

 Elena Balzamo - Décalcomanies.

 

 

   

 

   Ce qu'il y a d'épatant avec la littérature, c'est qu'elle nous permet de vivre d'autres vies à l'infini... Et ce qu'il y a d'encore mieux avec Elena Balzamo, c'est qu'elle a eu plusieurs vies à l'Est et à l'Ouest : on double la mise... Tour à tour sportive, traductrice, critique et essayiste, elle a vécu dans des systèmes sociaux antagonistes dont elle a retenu la quintessence. A l'Est, "il faut savoir improviser : aux situations insolites des situations originales" (p.54 ), à l'Ouest, en citant J. Brodsky, " c'est la primauté du signifiant sur le signifié" (p.84). Dans ce livre innervé de culture - Elena Balzamo a dévoré Schiller et Calderon à douze ans ! - l'auteure revient sur son enfance et son adolescence soviétique avant d'aborder sa relation fort étroite avec la littérature, notamment, avec des auteurs comme Gaito Gazdanov, Balzac ou Joseph Brodsky. Elle aborde aussi, non sans humour, des faits de société inhérents aux deux cultures, comme les hasards des rencontres lors des repas ou  avec les chauffeurs de taxis. Il faut absolument découvrir ce récit de souvenirs nourri au lait de la sagesse. Une lecture raffinée  et délassante, comme on les aime.

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

 

"De la Russie des années 60 à l’actualité française, l’auteur livre un essai plein de drôlerie qui donne matière à réflexion.

C’est la Russie de Brejnev dont se rappelle Elena Balzamo. Toujours totalitaire, le régime est pourtant proche de la dissolution : imperceptiblement, l’étau se desserre un peu… C’est l’époque où les Moscovites se mettent au vert dans les datchas (le plus souvent de simples bicoques) ou s’enthousiasment (en l’absence de toute structure hôtelière) pour le camping sauvage… Grâce au ski pratiqué en compétition, l’auteur voit du pays et glisse du Nord industriel aux Carpates dans des stations bricolées à partir du matériel allemand datant de la Seconde Guerre. Il n’est pas si loin le temps où les Russes hurlaient de rire en lisant des recettes exigeant des quantités « pantagruéliques » d’œufs et de sucre. La France n’est pas en reste avec ses chauffeurs de taxi, les gilets jaunes et les prescriptions féministes en matière de langage (« autrice » ? la barbe !)

Souvenirs, observations, anecdotes, autant de fragments littéraires jetant, avec humour, parfois gravité, et toujours ce sens du détail qui la caractérise, d’inattendues passerelles entre la France et la Russie."

 

 

L'auteure : Née en 1956 en Russie soviétique, historienne des langues et littératures scandinaves, Elena Balzamo prend un aller simple pour la France en 1981. Après avoir passé sa thèse sur le conte scandinave, elle s’attèle à la traduction d’un certain nombre d’auteurs du suédois au français : August Strindberg, père du théâtre moderne et écrivain, Hjalmar Söderberg, Jonas Karlsson… Primée en tant que traductrice (Prix de l’Académie suédoise en 2001 et Sévigné en 2010-2011), elle anime à l’exemple de Liliana Lounguine, rencontrée dans sa jeunesse en Russie, un séminaire de traduction à l’Institut culturel suédois de Paris à la fois convivial et exigeant. Collaboratrice au Monde des Livres, elle a prescrit la lecture d’un certain nombre de ses compatriotes : Ludmila Oulitskaïa, Sacha Filipenko, Iouri Bouïda, Irina Bogatyreva, Roman Sentchine, Mikhaïl Tarkovski, Maxim Ossipov… Il manquait l’écriture personnelle à son arc. C’est chose faite en 2015 avec Cinq histoires russes (éd.Noir sur Blanc) et avec Triangle isocèle en 2019.

 

 

Décalcomanies

Par Elena Balzamo

Marie Barbier | Éditions

https://mariebarbier.com/

Isbn : 9782956119371 ; mars 2020 ; 150 pages ; 12 €uros.



09/03/2020
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