Livres Critique

De gauche, jeune et méchant.

 

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    De gauche ? -   Zakhar Prilepine ne défend nulle crèmerie. Il interpelle plutôt le quotidien. Jeune ?  -   Ce quadragénaire père de famille nombreuse écrit  comme on parle, de façon brève  et rythmée. Méchant ? - Pas le moins du monde.   Zakhar témoigne d'une formidable tendresse   : nous avons affaire à une mère masculine ( cf. p. 119 : "Celui qui a eu une enfance véritablement heureuse a été immunisé contre le malheur pour la vie entière" ). Cet auteur profondément humaniste enrage  contre les dégâts de l'ultra-libéralisme : perte des liens intergénérationnels, individualisme forcené, régression éducative, retour de l'esprit de guerre, etc. :" Tout a commencé parce que le téléphone portable et les jeux vidéo n'ont pas appris aux enfants à aimer leurs grands-parents" (p.52).  Déplorant l'effondrement des valeurs familiales et éducatives, il nous offre une réflexion  opportune sur les affres de la mondialisation ( cf. p. 123 : "Les valeurs de la société sont devenues individuelles. L'humain ne vit plus au nom de ses enfants, mais au nom de la poursuite de sa propre existence." ) C'est à des questions très actuelles que répond ce livre d'où l'on ressort surpris tant cela nous concerne. Zakhar Prilepine ne se limite pas à poser un regard protecteur sur la famille et la société civile. Couchant le testament d'une période folle, il interpelle les plaies de la "catastroïka". A lire  comme un avis de tempête.

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

"Avec Je viens de Russie, chroniques coup de poing publiées par La Différence en 2014, les Français ont pu découvrir les passions, les colères et les combats de Zakhar Prilepine, formidable écrivain qui, à moins de 40 ans, vient de recevoir la plus haute distinction de la littérature russe. Devenu un romancier de renommée mondiale, Prilepine tient à partager « le pain chaud » de ses soucis quotidiens avec ses lecteurs. De sa plume anti-glamour, chaleureuse et facétieuse à la fois, il continue à tenir ce journal exceptionnel qui nous fait entrer au cœur de la vie russe actuelle.Le dernier opus de ces chroniques, De gauche, jeune et méchant, dit bien que le ton monte dans la société russe et le monde. La guerre en Ukraine se profile et les pressentiments de Prilepine se confirment : l’oligarchie russe se range du côté du pouvoir de Kiev, orchestré par les oligarques ukrainiens. S’il ne cède pas un pouce de terrain dans son corps-à-corps avec les libéraux (ceux qui depuis les années 90 mettent le pays en pièces), il règle ses comptes en écrivain, avec un humour qui tue et nous ravit. Sans détour et sans la moindre arrogance, il nous confie ses craintes et ses antipathies. Aucune contradiction pour lui entre les sujets brûlants de l’actualité et la banalité du quotidien. Lisez ces courts récits chaleureux et électriques, écrits durant ces trois dernières années, et vous en apprendrez beaucoup sur le monde russe actuel, loin des stéréotypes."

 

 

 

L'auteur : Né en 1975, Zakhar Prilepine a combattu en Tchétchénie entre 1996 et 1999 avant de s’engager dans les forces spéciales et d’exercer plusieurs métiers. Membre du parti national-bolchevique depuis 1996, il est l’un des intellectuels protestataires les plus célèbres de Russie. Il s’est fait connaître du grand public en 2004 avec son roman Patologii, relatant sa guerre de Tchétchénie. San’kia, fiction sur le terrorisme, paru en 2006, lui a valu la célébrité.  

 

 

 

De gauche, jeune et méchant.

Par Zakhar Prilepine

traduit du russe par Marie-Hélène Corréard et Monique Slodzian

Accueil - Éditions de La Différence

https://www.ladifference.fr



02/09/2015
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