Bouffées d'Ostalgie. Fragments d'un continent disparu.
Le "monstre communiste" était-il presque parfait ? Revenant sur ses quatre voyages effectués dans les pays de l'est entre octobre 1976 et février 1977, Louis-Bernard Robitaille décrypte les "bouffées d'ostalgie" décelées depuis, notamment dans l'ancienne République Démocratique Allemande.
Vous avez dit "Ostalgie" ? La nostalgie des aspects positifs du « communisme » - parité hommes-femmes, éducation, travail, culture, logement à bas coût...- ne pouvait que s'étendre à l'issue du plongeon dans l'économie capitaliste servi à la population est-allemande. Même si la réflexion semble souvent effleurer le sujet - difficile, sans doute, de ne pas vérifier des clichés lors de brefs séjours - Louis-Bernard Robitaille met le doigt sur la perte de repères vécue à l'occasion de la "Wende" ( Changement de régime politique à partir de 1989 ) : " Beaucoup manifestent leur attachement, non pas au régime de parti unique, mais à un certain mode de vie : l'égalitarisme ( fût-ce à un niveau médiocre ), l'habitude de la solidarité, la sécurité de l'emploi, l'abolition presque totale des rapports marchands et l'instauration à venir du socialisme " (p. 35 ). On complétera utilement cette lecture par celle du journal réalisé par Max Frisch en 1973-1974 ( voir plus haut : Max Frisch. Journal berlinois. 1973-1974. - Livres Critique livrescritique.blog4ever.com/max-frisch-journal-berlinois-1973-1974 ) Le grand écrivain suisse germanophone y offre, en effet, une analyse fine de la situation d'alors en RDA.
Présentation de l'éditeur :
"L’ostalgie – la nostalgie de l’Est – est une mode qui connut un succès certain en ex-Allemagne de l’Est après la chute du mur de Berlin. La Trabant devint un objet culte, on collectionna les insignes et les képis de l’Armée rouge. À Moscou, à peu près à la même époque, des retraités manifestaient sur la place Rouge en brandissant des portraits de Staline.
Car le totalitarisme avait ses avantages : on vivait dans la pénurie et sous contrôle policier, mais l’économie de marché n’existait pas, les loyers étaient insignifiants, la convivialité primait sur la course à l’argent. Le communisme avait été un enfer indiscutable, mais pavé des plus formidables intentions. D’où son pouvoir de fascination, même au-delà de sa mort.
Entre la fin du mois d’octobre 1976 et le mois de février 1977, alors qu’il est correspondant à Paris pour le quotidien de Montréal La Presse, Louis-Bernard Robitaille fait la découverte de cet animal historique bizarre au cours de quatre voyages successifs à Berlin-Est, à Prague, à Varsovie, puis à Moscou et Tbilissi. Moscou ressemble à s’y méprendre au 1984 de George Orwell, mais la Pologne vit déjà en liberté conditionnelle : le système paraît indestructible, cependant les fissures sont déjà visibles. Au fil de ses rencontres, Robitaille cherche à comprendre de quelle manière le commun des mortels survit au totalitarisme : dans un mélange de résignation, de cynisme et de débrouillardise."
L'auteur : Né à Montréal, Louis-Bernard Robitaille vit à Paris depuis une quarantaine d’années, où il a été correspondant pour La Presse et L’Actualité. Après le succès de Ces impossibles Français (Denoël, 2010), il a publié Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez (Denoël, 2014). Il est l’auteur de six romans, dont Dernier voyage à Buenos Aires et La Péninsule (Notabilia/Noir sur Blanc, 2013 et 2015).
Bouffées d'Ostalgie.
Fragments d'un continent perdu.
Par Louis-Bernard Robitaille
Editions Noir sur Blanc
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ISBN 978-2-88250-445-6 ; janvier 2017 ; 140 pages ; 14 €uros.