Appelle-nous papa et maman.
Cette autobiographie salutaire de Mee Sun, enlevée à sa famille coréenne à l'âge de huit ans, interpellera tous ceux qui croient encore à la bénignité de l'adoption. Non, il n'y a pas d'adoption anodine ou sans déchirements. Non, l'ambiguïté est malsaine : on ne peut pas vivre innocemment tiraillé entre deux cultures souvent antagonistes. Le destin d'Emilie Fédou le confirme : "Oui, l'abandon peut tuer un enfant à petit feu" ( p. 323 ), en lui imposant une fausse identité. Puisse ce livre fondamentalement honnête ouvrir les yeux de familles esseulées et encore trop souvent, hélas, abusées par des institutions lointaines et/ou faussement bien-pensantes.
Présentation de l'éditeur :
"Depuis le milieu des années 70, plus de 200 000 enfants coréens ont été adoptés par des familles françaises. Devenus adultes, rares sont ceux qui acceptent de revenir sur leur vécu. Ils sont discrets, voire mutiques sur la condition d’enfant adopté international. Le témoignage d’Emilie Fédou fait voler en éclats les tabous les plus forts sur le sujet.
« Bon enfant adoptable ! » s’était exclamé le directeur de l’orphelinat. Mais pour Mee Sun, devenue Emilie, son adoption à 8 ans par une famille française n’a pas été vécue comme une seconde « chance ». Le cœur brisé par l’arrachement à son pays d’origine, elle intègre avec son frère et sa sœur, une famille où entre un père violent et une mère névrosée, battue régulièrement par son mari, elle doit en outre subir les manœuvres incestueuse de son « Papy ». Maltraitée et en souffrance, Émilie vit un véritable déni de l’adoption et traverse une grave crise identitaire. Un jour, elle prend la décision de rechercher sa famille biologique. Sa quête l’amènera sur les traces de son enfance… en Corée.
Déni d’adoption, trouble de l’attachement, les enfants vivant des ruptures de lien traumatique pendant la petite enfance peuvent avoir de graves séquelles sur leur développement. Une fois adoptés, ces enfants ne guérissent pas seuls et on peut assister à de grandes difficultés voire à des échecs de l’adoption. A cela s’ajoute souvent une rupture totale des liens avec leurs pays d’origine et parfois des parents toxiques et maltraitants.
Certains parcours réussis occultent la souffrance d’autres, moins chanceux. Ce livre est le premier témoignage qui dénonce le sort des enfants adoptés à l’étranger. Il comble un manque crucial d’informations sur le sujet et s’adresse à toutes les familles concernées de près ou de loin par l’adoption."
Appelle-nous Papa et Maman.
Née en Corée, adoptée à huit ans.
Par Emilie Fédou
Editions Max Milo /
Bienvenue chez Max Milo Editions
Sept. 2014 ; isbn 9782315006045 ; 332 pages ; 19,90 €uros