Napoléon en mer.
Alain Frerejean a eu l'intéressante idée de rassembler les dires de Bonaparte alors qu'il était en mer. Agrémenté de nombreux extraits d'allocutions, ce livre brosse un portrait nuancé à mille lieues des clichés et du mythe ; de l'expédition d'Egypte à l'équipée de Sainte-Hélène - en deux mois et dix jours de traversée ... -, l'auteur dessine les traits d'un homme d'action moderne, tour à tour animateur de débats, réformateur éclairé ( Comme à Malte où il " proclame les habitants égaux en droits et réforme de fond en comble l'administration de l'île... en 8 jours" ; p.85), observateur lucide ( "Je ne crois pas aux religions. Elles sont toutes sorties de l'imaginaire. Notre inquiétude a besoin de merveilleux", p. 237 ), manipulateur sans scrupules ( "Il estimait de bonne politique d'utiliser la religion pour manipuler les peuples...", p. 48 ) et fin politique : " Chaque fois qu'elle est renversée, l'aristocratie renaît sous une autre forme. La détruisez-vous dans la noblesse, elle se place aussitôt dans les maisons riches et puissantes du Tiers état. La détruisez-vous dans celles-ci, elle surnage et se réfugie dans les chefs d'atelier et les tribuns" ( p.97 ). Surtout, le disciple d'Hannibal et conquérant "impérialiste" ( p.69 ), se distinguait par son goût des gens simples : "J'ai toujours pris pour règle de me mêler aux soldats et au peuple, de leur causer, de m'intéresser à leur histoire, de leur parler avec amitié" (p. 228). De façon très accessible et en privilégiant les informations recueillies auprès des mémorialistes embarqués, ce livre apporte des clés indispensables pour mieux comprendre une personnalité nourrie d' Histoire et d'amour de l'Antiquité. Voilà un livre foisonnant et limpide dont chacun pourra tirer de nombreux enseignements.
Présentation de l'éditeur :
" A quinze ans, élève à l’Ecole militaire, Napoléon rêve de devenir officier de marine. Et comme plusieurs de ses camarades, il demande à participer à l’expédition de La Pérouse. Huit ans plus tard, avant même le siège de Toulon, il reçoit le baptême du feu lors d’une tentative de débarquement en Sardaigne. Pourtant, sa destinée n’en fera pas un marin, et la mer emportera plus tard Bonaparte vers la gloire et Napoléon vers l’exil.