Livres Critique

La Piraterie dans l'âme

 

 

 

 

 

 

 

 

    "Dans nos sociétés", disait déjà Michel Foucaut, "l'illégalisme domine". Reprenant l'histoire des pirates de Daniel Defoë ou les travaux érudits de Marcus Rediker, Jean-Paul Curnier dresse un tableau complet du couple démocratie/piraterie, d'où il ressort que nous devons plus que jamais interpeller la démocratie.  Cet essai  livre une partition pleine de sens, de fureur et de lucidité dans laquelle l'auteur met en scène  les contradictions de nos sociétés    sûres et archi-sûres d'elles-mêmes. En mobilisant des repères jusqu'ici épars, ce livre offre une synthèse salutaire tout en répondant à des questions très actuelles. Fruit d'une enquête au long cours, la Piraterie dans l'âme éclaire   nos failles et nos rêves sociaux d'un jour inédit.  

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

 

 

"Démocratie et piraterie : pourquoi un tel rapprochement ? On aurait plutôt tendance à penser que la piraterie, monde des hors-la-loi, du crime et du pillage, est à l’exact opposé de la démocratie qui incarnerait, elle, le triomphe du droit. Que font donc ici associés les représentants respectifs de la morale et de l’immoralité ? On savait, depuis quelque temps déjà et par les historiens, qu’au XVIIIème siècle, époque de son apogée aux îles Caraïbes, la piraterie se dotait d’une forme d’organisation assez exemplaire de ce que nous mettons sous le mot démocratie. Ce seul point méritait que l’on réfléchisse plus avant sur le sens d’un emprunt aussi inattendu. Il fallait donc aller chercher plus loin la nature de cette association que dans la seule motivation des pirates : non plus du côté de la piraterie mais du côté de la démocratie cette fois-ci, de son histoire et de sa nature profonde.   L’argument qu’avance ce livre procède d’un renversement complet de nos habitudes de penser. Il tient en ceci : si la piraterie s’est faite si spontanément démocratique, c’est en réalité parce que c’est la démocratie qui a, en son essence, à voir avec la piraterie, avec la prédation et l’extorsion, et non l’inverse. C’est parce qu’elle a, en quelque sorte, la piraterie dans l’âme. Et cela, depuis ses origines jusqu’à nos jours.  La démocratie aurait donc partie liée, dès son origine, avec la prédation et l’exaction. Plus exactement, elle serait, dès l’origine, une forme d’organisation politique associée au pillage, à l’extorsion et au brigandage que, par ailleurs, elle condamne sans réserve. Et cela, parce qu’elle est fondée sur la fraternité c’est-à-dire sur l’égalité en titre de tous devant la responsabilité du crime, comme devant la jouissance des biens qui en résultent. En ce sens, elle se présente comme une forme d’organisation politique fondée sur la dépense et la dilapidation, et non sur l’épargne et la production. Du reste, la logique de production de la société industrielle qui s’y déploie, bien qu’étrangère à l’esprit démocratique, ne s’y développe qu’en raison d’un horizon de partage de l’abondance promise qui y prend le nom de « société de consommation ». À bien des égards, la société de consommation – en réalité de surproduction – est exactement ce qui répond au rêve de débauche dans l’abondance partagée qui soutient la démocratie. Quant au mode de production capitaliste qui s’y épanouit, celui-ci ne lui est pas parasitaire mais, tout au contraire, il est fait exactement à sa mesure."

 

Curnier*Jean-Paul

Jean-Paul Curnier a plusieurs cordes à son arc : philosophe et écrivain, il est l'auteur d’essais et de nombreux  articles sur l’actualité, l’image, l’art, les médias. Il a aussi publié des ouvrages littéraires, des films et des pièces pour le théâtre. Membre du comité de rédaction de la revue Lignes, il intervient régulièrement comme conférencier auprès des établissements d’enseignement artistiques.

 

 

La piraterie dans l'âme.  Essai sur la démocratie.

Par Jean-Paul Curnier

 

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https://www.editions-lignes.com/


ISBN : 978-2-35526-166-4 ;13 x 19 cm ; 256 pages ; 16 janvier 2017 ; 19 €uros
 

 

 

 



28/02/2017
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