Histoire de la Grande Armée 1805 - 1815.
Ce superbe tableau de la Grande Armée mérite amplement le détour. Pourquoi ? A mille lieux de ce qui nous fut enseigné à l'école - l'histoire d'une aventure guerrière ayant plus ou moins tourné court - , Alain Pigeard bouscule les idées reçues ; c'est ainsi, par exemple, qu'il replace la Grande Armée dans son rôle éminent d'ascenseur social issu de la Révolution : " La France de 1803" , explique-t-il, " est encore la France de la Révolution et le soldat de 1803 n'est pas encore le soldat de Napoléon. Le génie de Napoléon, c'est aussi le génie de la révolution en marche. De 1792 à 1815 la carrière militaire est ouverte à tous les talents et les soldats français ne sont pas des automates comme les Autrichiens, les Prussiens et les Russes" (p.384). Ce qui se dégage de cette fresque fort documentée, c'est l'incroyable ouverture de ce corps issu de la chute de l'Ancien Régime : l'armée napoléonienne abritait des francs-maçons ( "44% des capitaines et 18 % des lieutenants, 20 % des officiers d'état-major..." ) (p. 150), des étrangers ( Sur "2527 généraux, 258 étaient étrangers..." ) et des femmes (p. 354-355)... La Grande Armée, c'était "les soldats de la Liberté contre les suppôts de l'esclavage, ainsi qu'on disait alors" (p.74). Souvenons-nous, à l'époque, "le bonheur était une idée neuve en Europe" et on voulait rêver " le spectacle de la liberté du Monde" ( Saint-Just) .Voilà, en tous cas, un livre captivant dont on pourra tirer de nombreux enseignements ou dont on savourera tout simplement la lecture tant il nous replonge dans un passé fondateur.
Présentation de l'éditeur :
"Un livre sur la «Grande Armée» présentant chronologiquement ses différentes campagnes, l’organisation des armées françaises et étrangères et indiquant les forces en présence dans les grandes batailles n’existait pas. Voilà une lacune comblée ! Il s’agit d’un ouvrage de synthèse qui permet d’avoir une idée générale, tout en restant précis sur ce que l’on appelle «La Grande Armée».