Livres Critique

Apostoloff

1540-1.jpg

 

  A l'évidence, Sibylle Lewitscharoff n'a pas la langue dans sa poche : la première partie de ce roman loufoque est dédiée à la critique jusqu'au-boutiste de la Bulgarie ( cf. p.11 et 14 : "Nous sommes persuadés que la Bulgarie est un pays horrible - non, moins dramatiquement : un pays ridicule et inquiétant"... " Le mot Bulgarie suffit, un mot qui fâche"... )   Durant leur périple bulgare, les deux jeunes protagonistes se replongent  dans leur passé familial. Nous assistons à une folle équipée : des personnages rugueux, comme Rumen Apostoloff, "notre dévoué paquet de nerfs", des querelles, des moqueries, des rebondissements, des rencontres originales … Tout y passe, tout défile. Au final, ce livre pétillant ravit autant qu'il dérange par son effronterie et sa vision grand-guignolesque du monde et de la famille. Qualifiée d'auteure "au style le plus éblouissant de la littérature allemande contemporaine" ( Die Welt), Sylvie Lewitscharoff écrit de façon remarquable. Elle nourrit, cependant,  des points de vue paradoxaux, voire, mystiques, qui lui ont valu quelques remontrances Outre-Rhin, notamment depuis un discours tenu le 2 mars 2014 à Dresde ( cf. wikipédia de :  Sibylle Lewitscharoff ).

 

Présentation de l'éditeur :

 

"Deux sœurs, installées en Allemagne, acceptent l’offre d’un riche membre de leur communauté d’origine : il leur propose une importante somme d’argent pour l’exhumation de leur père car il veut réunir dans un même tombeau les dépouilles de ses amis bulgares morts en exil.

Un convoi de limousines les conduit donc à Sofia et leur chauffeur, Apostoloff, entreprend de leur faire découvrir les richesses du pays : la céramique… à base de bleu de cobalt toxique, le littoral de la Mer Noire… défiguré ou l'architecture locale (un crime contre l’esthétique).

Les péripéties de cette odyssée, racontées avec un humour corrosif, sont l’occasion pour Sibylle Lewitscharoff de mener une réflexion sans concession sur des questions existentielles comme les racines des migrants, le sentiment de nostalgie ou la famille."

 

 

L'auteure : Fille d’un père bulgare et d’une mère allemande, Sibylle Lewitscharoff est née en 1954 à Stuttgart. Après des études à Berlin et de longs séjours à Buenos Aires et à Paris, elle vit actuellement à Berlin. En 2013, elle a reçu le prix littéraire allemand le plus prestigieux, le Georg-Büchner-Preis, pour l’ensemble de son œuvre.

 

Apostoloff

par Sibylle Lewitscharoff

Traduit de l'allemand par François & Régine Mathieu

PIRANHA

www.piranha.fr/

EAN : 9782371190061 ; 288 pages ; février 2015 ; 19 €uros.

 



17/02/2015
0 Poster un commentaire